Notre chère monture est avant tout un animal, il n’a aucunement besoin de l’intervention humaine pour être bien dans ses sabots. Oui mais nous ne laissons pas notre cheval en liberté dans des pâturages. Nous montons dessus, le faisons vivre en boxe ou en paddock, lui faisons faire des efforts loin d’être naturels, bref nous impactons fortement son système naturel et bien rodé d’animal sauvage.
Sachant cela, il est indispensable pour son bien-être de lui prodiguer tous les soins nécessaires au quotidien avant et après le travail, de la racine des crins à la pointe des sabots, et de savoir repérer toute gêne ou blessure.
Soins du corps:
Avant le travail, il faut repérer toute blessure, gène ou douleur que le cheval pourrait avoir. Pour cela durant la préparation il nous faut observer ses réactions, ses déplacements et n’oublier durant le pansage aucune zone du corps. Outre les blessures apparentes que l’on pourrait alors repérer, le cheval saura nous montrer s’il ressent une douleur quelque part en ayant une réaction inhabituelle (jeté de tête, cession à la pression, grattage du sol, fouaillement de la queue, oreilles en arrière…).
Lors du brossage, il faut insister sur les zones de frottement du matériel (selle et bridon) et les rendre impeccables pour éviter toute blessure due au frottement. Un poil sale, la présence de terre ou de sable, de transpiration séchée ou autre corps étranger peut en effet avec la friction irriter la peau du cheval, voire créer une vraie lésion.
Il est important de prendre soin des zones les plus sensibles du corps. Ainsi on utilise une éponge propre pour nettoyer régulièrement les yeux et les naseaux du cheval. Sans être invasif on vérifie, surtout l’été, qu’il n’y ait pas de corps étranger ou de lésions dans les oreilles. On hésite pas à vérifier régulièrement l’état, et à nettoyer si besoin, le fourreau, la vulve et les mamelles.
Après le travail, certaines blessures dues au matériel ont pu apparaître, il faut donc bien vérifier l’état du cheval au niveau de ces mêmes zones de frottement. En hiver on couvrira ensuite le cheval avec une couverture séchante pour pomper la transpiration et lui éviter de prendre froid; en été on pourra le doucher entièrement pour éliminer la sueur et le rafraîchir. En mi-saison, un coup de bouchon énergique peut suffire.
Pour soulager votre cheval, n’hésitez pas à demander à votre ostéopathe des conseils d’étirements ou de massages à faire avant et/ou après le travail pour éviter les courbatures et autres lésions musculaires et tendineuses. Outre les bienfaits connus des massages cela vous permettra de créer un lien privilégié avec votre monture.
Soins des membres:
Les membres du cheval sont une zone particulièrement fragile et sensible, il faut donc vérifier leur état avec soin. Lors du pansage avant et aussi après le travail on pourra vérifier qu’il n’y a aucune anomalie: chaleur, sensibilité, engorgement (gonflement) ou atteinte (blessure).
Pour cela, il faut, après le passage du bouchon, passer sa main le long du membre, sur les articulations et sur les tendons, ainsi que dans le creux du paturon (crevasse).Outre les blessures apparentes votre cheval montrera par ses réactions s’il ressent une gêne ou une douleur quelque part.
Apres le travail, un massage de bas en haut avec le jet de la douche permettra de rafraîchir les membres en favorisant la circulation sanguine. Il existe également des produits ou des protections à mettre sur les membres pour les soulager; à utiliser sur des chevaux produisant des efforts très importants ou ayant des membres fragiles.
Soins des pieds:
Lors du curage des pieds, on vérifie qu’il n’y a aucune blessure: bleime (poche de sang au niveau de la sole), clou de rue (perforation de la corne), seime (fente sur la paroi), sensibilité ou chaleur anormales. On s’assure aussi de la bonne tenue du fer en vérifiant l’état des clous et en le « sonnant » avec la lame du cure pied, le fer devant sonner plein et non creux. Le fer est une contrainte non négligeable pour un cheval, il doit donc toujours être en parfait état et adapté au pied.
S’il y en a besoin on peut passer sur la sole et le bas de la paroi un onguent qui va aider à assouplir (graisse) ou à durcir (goudron) la corne du pied. On évite de recouvrir le périople d’onguent pour laisser le pied respirer. Il ne faut pas hésiter à demander conseil au maréchal ferrant afin de choisir le produit adapté à la corne du pied, au terrain de travail et aux conditions de vie du cheval.
Après le travail on vérifie toujours qu’aucun corps étranger ne soit coincé sous le pied et que le fer n’a pas bougé. On veille également à ce que le cheval ne se soit pas fait d’atteintes au niveau du bourrelet périoplique ou de la corne.
Soins des crins:
Chaque monture, comme chaque humain, a une « chevelure » différente. Longueur, texture, il faut chaque jour composer avec la nature des crins. On peut peigner les crins courts avec un peigne, alors qu’il vaut mieux une brosse pour les crins longs, toujours à sec. Il faut en effet éviter de les casser, cela donnerait une crinière hirsute.
Pour aider au démêlage, surtout pour brosser la queue, il ne faut pas hésiter à utiliser un produit démêlant, qui aidera également à entretenir le crin et à le faire briller. Plus les crins sont brossés régulièrement, plus leur entretien sera facile et rapide.
Les soins: le pense bête
En résumé, pour prodiguer à son cheval les soins adaptés avant et après le travail, il faut se rappeler de ces quelques préceptes importants:
- panser son cheval quotidiennement avec soin sans négliger de partie du corps
- en profiter pour inspecter sa monture de partout pour repérer douleur ou blessure
- adapter les soins au travail fourni, aux conditions de vie du cheval, à la saison, etc
- apporter une attention particulière aux membres et aux pieds qui sont plus fragiles
- rester, comme en toute circonstance, attentif et à l’écoute de son cheval afin de lui apporter un maximum de confort au quotidien
- ne pas en faire trop, il n’est ni un humain ni une poupée; adaptons nos actions à ce qui lui convient à lui en tant qu’animal!